Entre sécheresses, inondations et pollutions invisibles, l’eau concentre désormais tous les défis climatiques, sanitaires et économiques. Pour sa 47ᵉ édition, Pollutec en fait son fil conducteur et revendique sa vocation : laboratoire de solutions et espace de dialogue. « Comprendre l’eau, c’est penser tous les enjeux ensemble », souligne sa directrice, Anne-Manuèle Hébert.
Sur le terrain des innovations, les acteurs rivalisent d’ingéniosité. La réutilisation progresse avec BioUV Group, qui propose une unité conteneurisée pour désinfecter les eaux usées en sortie de station d’épuration, ou encore la jeune pousse Akelion et son module de filtration dynamique sans colmatage, économe en énergie.
Côté dépollution, la drômoise TreeWater développe des procédés d’oxydation avancée pour éliminer pesticides, résidus pharmaceutiques et désormais les redoutés PFAS. À Saint-Nazaire, Zeni mobilise des microalgues capables de dépolluer des effluents industriels riches en nitrates et phosphates, tout en générant une biomasse réutilisable en engrais, bioplastiques ou énergie. Dans un registre complémentaire, Ajelis propose des fibres échangeuses d’ions conçues pour capter et éliminer les métaux lourds (cuivre, nickel, zinc…) et toxiques (plomb, chrome, cobalt…) ainsi que les nitrates, les colorants, et les hydrocarbures.
La qualité de la ressource reste un fil rouge, avec Olisens et ses capteurs capables de mesurer en temps réel, et sur site, la présence de produits chimiques même à l’état de traces. ABB, de son côté, lance UviTec, une gamme d’analyseurs spectrophotométriques pour surveiller en continu de multiples paramètres de qualité de l’eau. Dosatron enrichit son offre de pompes doseuses sans électricité, désormais associées à des dataloggers pour un suivi précis. Quant à Elopak, il propose un service « Water-as-a-Service » qui recycle les eaux usées industrielles et garantit un approvisionnement permanent.
Enfin, l’adaptation climatique inspire de nouvelles approches : Cactile réinvente la toiture en la transformant en réservoir intelligent de pluie, piloté par capteurs et connecté aux prévisions météorologiques. Roto présente des cuves modulaires, plates et compactes, conçues pour les espaces urbains contraints. D’autres, comme Cerc’Eau, s’attaquent à la gestion des surplus pluviaux avec des services clé en main.
Plus de 200 innovations, tous secteurs confondus, sont annoncées cette année. Ensemble, elles esquissent une nouvelle grammaire de l’eau : sobriété, circularité et technologies de pointe au service d’une ressource devenue critique.